À l’invitation du Parc Naturel des Pyrénées Ariégeoises, j’ai participé à une réunion sur l’adaptation des forêts au changement climatique. Beaucoup de chasseurs étaient présents au regard du rôle essentiel qu’ils jouent dans les équilibres écologiques.

Bon, j’avais en entrant dans la salle un apriori sur la chasse pas forcément favorable. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Plus de 50% des surfaces des forêts domaniales, appartenant à l’État, sont en situation de déséquilibre forêt-ongulés à cause d’une surpopulation de cerfs, chevreuils, biches, sangliers… Le danger pour les forêts est réel. Présents en trop grand nombre, ces animaux consomment en quantité importante les jeunes arbres, compromettent ainsi la croissance et le renouvellement des peuplements forestiers et appauvrissent la diversité des essences, notamment celles adaptées au changement climatique. » (Site de l’ONF). Depuis la révolution industrielle, les espaces boisés ont doublé. On a vu en Ariège comme ailleurs, les prairies et cultures disparaître peu à peu, le nombre d’agriculteurs fortement diminuer, celui des chasseurs aussi. Alors, les animaux sauvages prospèrent, et les grands animaux, en surpopulation, affectent le renouvellement naturel des forêts.

Les chasseurs ont leurs problèmes. L’actualité en souligne certains, notamment celui de la nécessaire acceptation sociale qui passera par plus de connaissances et de compréhension de parts et d’autres. Il y en a d’autres, comme par exemple celui des débouchés pour la venaison dont le marché est très saisonnier. Moi, mon boulot, c’est de produire des viandes séchées. Alors, vous l’avez compris, je me suis aussitôt demandé s’il n’y avait pas là matière à élargir la gamme des produits MAGRADA.

Saviez-vous que la viande de cerf est vingt-cinq fois moins grasse que celle de bœuf ? Qu’elle est riche en fer, phosphore, magnésium, potassium, est excellente pour la santé ? De plus, il s’agit d’une ressource renouvelable qui n’émet aucun gaz à effet de serre. Est-il nécessaire d’ajouter que c’est bon ?

Un des chasseurs présents a pris mon numéro de téléphone, et dès le lendemain, me proposait un cerf abattu le matin en montagne ariégeoise. J’ai donc entrepris un premier test en choisissant pour la préparation un vieux vin de grenache Rancio des Corbières. Macération, salage, séchage… Nous en sommes-là ! Dégustation du résultat dans un mois environ… Si vous souhaitez prendre rang pour les premiers produits, envoyez-moi un message…